La Compagnie Royale des Francs
Arquebusiers Visétois
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La photo du
haut montre la compagnie le 16 juin 1901
à l'occasion de
l'inauguration du drapeau royal (au centre) et du drapeau
offert par Melle Léontine Fayn
(dont certains souvenirs sont conservés au musée)
Assis au premier rang à gauche on retrouve Alexandre
et Clément Scaff qui furent président des Francs
début du 20e siècle
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La photo du bas a été
prise 100 ans plus tard le 1er juillet 2001
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La
Compagnie des Francs Arquebusiers est constituée de deux
manières:
L'une sous forme d'une société coopérative regroupe la
plupart des membres qui comme coopérateurs sont
propriétaires de tous les biens de la compagnie; le
local; le musée; les uniformes, bref, tout le patrimoine
matériel de la gilde.
Cette Société Coopérative est dirigée par un conseil
d'administration qui doit rendre compte devant
l'assemblée des actionnaires coopérateurs et les
représente dans touts les actes veillant à conserver le
patrimoine
La seconde n'a pas de forme juridique et est composée
des membres de la gilde à la tête de laquelle se trouve
un comité qui prend les décisions relatives à
l'organisation des fêtes et à la bonne marche des
cortèges et organisations diverses, c'est à elle que
nous nous intéresserons.
La Compagnie Royale des
Francs Arquebusiers
est constituée de différents corps ayant chacun un chef
à leur tête et réunis sous un commandement général
Elle se compose actuellement de la manière
suivante
Le Comité Directeur
avec à sa tête le
Général-Président Didier Kinet (ici à gauche)
Composé des Colonels et Majors ainsi que des chefs de
corps le comité organise la vie de la Compagnie.
Organe exécutif il doit cependant pour certaines
décisions se référer à une Assemblée Générale qui
regroupe tous les membres

le Comité
d'Honneur
qui regroupe les plus anciens membres de la gilde
les Officiers
composant la majeure partie de la Compagnie, ils
portent l'habit noir avec haut de forme en usage
fin du XIXe siècle.

l'Empereur et ses
aides-de-camp

Anciennement, l'Empereur était élu grâce
à ses qualités de tireur.
C'était celui qui trois années consécutives
obtenait le titre de Roy du tir en réussissant à
abattre l'oiseau de bois fiché sur une haute perche
sur lequel on tirait autrefois. Il est aujourd'hui
élu par l'Assemblée Générale de la Compagnie.
Alain Woolf est revêtu du prestigieux uniforme de
Général d'Infanterie de l'Armée Belge de la fin du
XIXe siècle réalisé comme tous les uniformes
d'après les planches uniformologiques de Robert
Aubry
 Il porte en plus autour
du cou un collier d'argent ciselé du XVIe siècle
composé de plusieurs médaillons dont le principal
représente saint Martin le patron de la Compagnie,
collier offert en 1960 à la gilde, en remplacement
de l'ancien collier à l'oiseau perdu lors de la
scission en 1910, par l'un de ses membres Etienne
Michaux, collectionneur et nummismate averti qui
malheureusement ne nous a pas laissé plus de
renseignements
(cliquez sur l'image pour agrandir)

Aux côtés de l'empereur marchent Paul Lambert
et André Verjans,
deux officiers en tenue d'Aide de camp de général de la
même époque.
Alain Woolf a toutefois réussi l'exploit d'être aussi
Roy du tir
lors de la fête du 7 juillet 2002, et porta ce jour là
2 colliers, celui d'empereur et celui très convoité de
Roy
Voir photo ci-dessus
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la Garde des
Mousquetaires

Ils sont
commandés par le Capitaine Marc Poelmans
et le Lieutenant André Schneider, et escortent
l'Empereur.
Vêtus de l'habit noir
des officiers, leur seule distinction est une
épinglette, celle-ci est composée d'une chaînette
à laquelle est accrochée une épingle d'argent, le
tout supporté par un médaillon central qui n'est
autre qu'une réduction de l'oiseau accroché au
collier de l'Empereur.
L'épinglette servait autrefois à nettoyer la
cheminée de mise à feu des armes puis devint un insigne
remis aux meilleurs tireurs.
Il n'est donc pas étonnant que trois anciens Roys du tir
marchent dans les rangs des Mousquetaires.
Les jeunes aspirants-mousquetaires de moins de 18 ans
portent quant à eux une médaille particulière jusqu'à
l'obtention de leur épinglette.
Ils sont tous armés de fusils à poudre noire
avec lesquels ils tirent des salves dans les différent
coins de la ville, notamment en face de l'Hôtel de
Ville, ancien quartier des arquebusiers, ainsi qu'une
salve d'honneur lors de la cérémonie d'hommage au
cimetière lors de la fête de juillet, perpétuant ainsi
l'antique coutume des tirs des arquebusiers du XVIe
siècle.
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la salve pour saluer saint Martin le samedi soir
(7-11-2004)

le Capitaine
Marc Poelmans et ses fils
le cadet Corentin Poelmans et l'Aspirant Mousquetaire
Florent Poelmans (07-11-2004)
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Les Sapeurs

menés
actuellementpar le sergent-sapeur Dominique Mignon,
marchent en tête du cortège.
Ses membres sont
revêtus de l'uniforme des Sapeurs du 1er Empire et
portent les différents outils de leur fonction;
haches, pioches, pelles ou scie pour le sergent qui
les commande.
Les sapeurs étaient autrefois des
militaires-ouvriers présents dans tous les
régiments, même à cheval.
Les régiments d'infanterie des armées de la
première moitié du 19e siècle étaient précédés
d'une douzaine de sapeurs commandés par un caporal
et munis d'outils de toutes sortes.
Leur rôle consistait à ouvrir la voie des troupes
armées.
Leur grand tablier de cuir, blanc, brun ou noir selon
le régiment, servait non seulement à la protection
mais aussi pour le transport de matériaux.
Ils n'étaient pas
de vrais combattants et étaient souvent tenus en
piètre estime par les soldats.
Pourtant ils étaient souvent des hommes de génie
parvenant à surmonter les obstacles avec les moyens
du bord et leur contribution fut grande dans l'armée
napoléonienne lors de la guerre en Espagne et la
retraite de Russie.
Vaillants, leur devise était "Sans
peur et sans reproche".
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Les Sapeurs sous le commandement du sergent Guy
Lambert

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Ils devinrent plus
tard des soldats d'ordonnance affectés à
l'état-major et défilaient dans les cortèges où
ils avaient une belle prestance en précédant les
tambours.
Autrefois, on pouvait reconnaître les qualifications
d'un soldat rien qu'en regardant son visage, la
particularité des sapeurs était le port de la
barbe, que l'on retrouve encore dans le seul
régiment existant; celui de la Légion Etrangère en
France.
Le commandant des sapeurs a le grade de sergent-major
et chose typique à Visé, il porte une scie.
On pourrait se demander pourquoi, mais il suffit de
se reporter au matériel des sapeurs de l'armée
napoléonienne dont ils étaient inspirés lors de la
reformation de la compagnie en 1803
En effet les sapeurs portaient le SABRE DE SAPEUR,
MODELE AN XI:
Lame de 731 mil., légèrement courbe ; 2 pans creux,
le dos taillé en scie.
Monture en laiton, croisière sans branches, poignée
à tête d'aigle ou de coq.
Fourreau en cuir noir avec fût en bois; bout et
chape en laiton et pour la Garde Impériale: comme
celui de sapeur modèle an XI; la croisière
terminée par des têtes de lion.

 

On voit nettement le sabre sur la gravure ci-dessous
(cliquer pour agrandir)

la sabre fut
certainement remplacé pour le chef de corps par une
scie tout à fait classique
et les sabre typiques des sapeurs par le modèle de
sabre-briquet an IX

Le nom de sabre briquet a été
donné par la cavalerie à l'arme de ce type que
portent certains soldats de l'infanterie. Il revêt
une connotation quelque peu moqueuse, voire
hautaine ; sa petite taille et la forme de sa
garde rappellent en effet les briquets qu'utilisaient
les soldats en campagne pour allumer le feu. Puis, en
1806, cette désignation devient officielle. Arme
très populaire dans la troupe, le sabre briquet
court équipe les sous-officiers, les caporaux et les
soldats des troupes d'élite - dont la Garde
Impériale. Bien qu'il soit surtout employé à des
fins pratiques et utilitaires plutôt que
guerrières, c'est une arme efficace, dont les coups
de pointe sont dangereux et dont les coups de taille
peuvent occasionner de graves blessures. L'affûtage
de sa lame, très tranchante, s'effectue au moyen
d'une lime douce ou d'une pierre à faux. L'eau, la
neige ou le sang peuvent cependant en attaquer
l'acier. Cette arme, d'une longueur de 75cm avec une
lame de 59cm, possède une monture formée d'un seul
tenant et comporte une poignée cannelée et un
fourreau en cuir noir, avec une garniture inférieure
à bouterolle faite de laiton. Deux versions de cette
arme sont réalisées : celle de l'An IX, avec
une garde à angle droit ; celle de l'An XI,
avec une garde arrondie.
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Les
Sapeurs
devant
l'Hôtel de Ville de Visé
à
l'avant plan,
le Caporal-sapeur
Dominique Mignon
qui est aujourd'hui sergent
derrière,
on aperçoit
le Corps des tambours
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Les Sapeurs
font la haie d'honneur lors de la rentrée au local
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les
Sapeurs
lors de la procession du jubilé de saint Hadelin
sous le commandement du caporal-sapeur André Verjans
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Le Corps des Tambours
quant à lui suit juste derrière les Sapeurs.

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Il
est dirigé par le Tambour-Major Frédéric Antoine, qui
le 7 novembre 2004 a remplacé Claudy Bautil
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Les tambours ont toujours été utilisés
pour rythmer le pas des troupes.
Mais leur mission, selon le morceau exécuté
était aussi la transmission des ordres.
Ils pouvaient ainsi jouer la charge, ou la
retraite..
En première ligne, battant tambour sans
relâche sous la mitraille, beaucoup
tombèrent aux combats.
Leur uniforme étaient souvent en fonction du
général dont ils dépendaient et étaient
souvent très chatoyants, pleins de couleurs,
avec un tambour-major qui portait un uniforme
somptueux à grand renfort de galons et de
plumets.
Sa canne servait à battre la mesure... ou
les récalcitrants..
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Les
tambours sont en route dès 5 heures du
matin pour la Diane et à 7 heures pour
l'Appel
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les Tambours en 1950 et en 1985
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Les
Tambours en 1985 sous le commandement de Paul Lambert,
ancienne tenue
Le Corps des Tambours sous le commandement de Claudy
Bautil en 2004, tenue des grenadiers
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L'uniforme actuel des tambours des
Francs Arquebusiers est celui de la grande tenue
des
Grenadiers Belges de 1854 avec
le bonnet à poils.

Armée belge, les Grenadiers
soldat en grande tenue, tenue de
service, tenue de campagne avec le manteau et
officier en grande tenue
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les Tambours ouvrent et ferment le ban lors de la séance
académique


Le corps des tambours en novembre 2009
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l'Harmonie
ne fait plus
partie intégrante de la Compagnie comme
autrefois, il s'agit aujourd'hui de musiciens
professionnels.
Cependant l'harmonie habituelle des Francs
Arquebusiers y joue les airs depuis plusieurs
décennies.
Issue de lancienne harmonie dEtienne
Nihant qui composa la marche doffrande,
elle fut diirigée par André Paulus pendant de
longues années.
A l'occasion du 425e anniversaire, la compagnie a
fait appel à l'Harmonie sainte Cécile d'Eben
dans laquelle on retrouve plusieurs éléments de
l'ancienne harmonie, dont André Paulus comme
directeur adjoint.
Cette harmonie forte de plus de trente musiciens
interprétera dorénavant les airs qui rythment
le pas de notre gilde dont la fameuse Marche
du 425e composée par Philippe Clerdent.


ci dessus trois générations de musiciens au
centre André Paulus entouré par son fils et son
père
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l'Escorte de saint
Martin
sous la férule du sergent Luc Gomboso est
composée d'hommes aussi en tenue des Grenadiers
belges de 1854 mais avec le shako de service au
lieu du bonnet à poils.

Ils entourent la statue du Saint Patron
lorsqu'elle se trouve dans le cortège,

en son absence ils ferment la marche.
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les
Cadets
composent l'avenir de la
Gilde, sans uniforme distinctif mais précédés de leur
drapeau
Ce sont les tout jeunes membres de la Compagnie.
Ils proviennent souvent de longues lignées
d'arquebusiers.

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Le
Capitaine
Commandant
Le
déroulement des cortèges se fait sous le
commandement
du Capitaine-Commandant Guy George.
Il est l' officier
supérieur qui donne les ordres de marche.
Placé en règle générale en dehors des rangs un
peu en retrait, il veille à la bonne ordonnance des
différents corps.
Le Capitaine-commandant
Guy George,
en conversation avec l'Empereur avant le départ du
cortège
et à Bruxelles en 2005
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Ciquez
sur les images pour agrandir
   
   
La particularité chère aux Francs Arquebusiers est
d'allier le soucis du respect des traditions à celui
de la justesse des uniformes,
puisque tous ceux-ci peuvent se retrouver au Musée Royal de l'Armée de
Bruxelles.
et ont été confectionnés sur demande du
conservateur Marc Poelmans d'après sa collection
personnelle des planches uniformologiques de Robert
Aubry que vous retrouverez en cliquant ici
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