La fête
d'été se déroule le premier dimanche de
juillet,
à une date qui est proche de celle de la Fête Dieu instaurée par Ste Julienne de
Cornillon (li Sacrament).
Le JEUDI,
les membres se réunissent "Sur le
Quartier »
ce terme est utilisé en souvenir du quartier que
les arquebusiers possédaient dans la maison de
Ville puis dans l'Hôtel de Ville.
On y paye traditionnellement la cotisation
annuelle
C'est aussi l'ultime répétition du corps des
tambours avec l'harmonie.
Le SAMEDI,
la Compagnie se rend en cortège, et en civil,
précédée par les Tambours,
pour aller chercher la statue de St Martin
confiée à la garde d'un des membres.
Une première salve de mousquets à lieu lorsque le
Saint Patron prend place dans les rangs.
Le
DIMANCHE est le jour principal de la fête
Dès 5 heures du matin,
plusieurs officiers accompagnés de musiciens vont
sonner
le RÉVEIL
chez les membres qui l'ont demandé.
La musique égrène ses notes dans la brume matinale,
lentement, puis prend son envolée se faisant plus
forte et plus rapide jusqu'au réveil de l'habitant
... et de ses voisins.
La bonne humeur est de la fête et ce tour malgré
son heure matinale est pour beaucoup le moment le
plus agréable de la journée.
C'est aussi l'heure à laquelle les Tambours
exécutent leur premier tour de la cité, réveillant
les derniers endormis...
A 9 heures, la
Compagnie démarre.
Précédés par les Sapeurs, suivis des Tambours
et de l'Harmonie, les Officiers parmi lesquels se
trouvent les Mousquetaires et l'Escorte de saint
Martin, se rendent à l'Hôtel de Ville de Visé
pour y prendre le Général-Président et les
drapeaux.
Les honneurs sont rendus au Général-Président
Didier Kinet et aux emblèmes par
l'exécution de la première Brabançonne de la journée qui est ponctuée par
une salve de mousquets.
Pendant longtemps, le Général-Président
et l'Empereur intégraient le cortège au départ de
leur domicile
Cependant, le Géréral Didier Kinet et l'Empereur
Alain Woolf résidant en dehors de la ville,
les honneurs leurs sont rendus pour l'un devant
l'Hôtel de Ville où les arquebusiers avaient
autrefois un quartier,
et pour l'autre devant la maison d'un membre Rempart
des Arquebusiers.
Ci-dessous, les honneurs rendus Rue de Mons en face
de l'ancien domicile de l'Empereur Alain Woolf
La Compagnie rejoint ensuite son local de
l'Alliance
les Sapeurs
les Tambours
les Mousquetaires
Vers 10 heures, le second cortège
s'ébranle, et cette fois la Compagnie est au grand
complet puisque la statue de saint Martin escortée
prend place en son milieu.
Officier porte drapeau
Uniforme de la gendarmerie à pied du
19 e siècle
Il est suivi par les Officiers
Plusieurs
salves de mousquets ont lieu pendant que la gilde
traverse la ville aller au cimetière de Lorette
et y rendre hommage aux membres défunts.
Le
Général-Président prononce alors un discours,
rappelle la mémoire des membres disparus et la
volonté des Francs Arquebusiers de toujours les
honorer.
Une salve d'honneur
ponctue cette cérémonie
La tombe du dernier membre défunt est alors fleurie
par les principaux officiers de l'Etat-Major.
Puis chaque famille
se rend sur les tombes des parents et amis dans un
élan de ferveur où se mêlent larmes et sourires.
Cette cérémonie
empreinte de respect remplace l'ancienne grand-messe
d'offrande qui fut supprimée au début du 20e
siècle suite à la mauvaise volonté du Doyen de
l'époque lors des troubles qui agitèrent la gilde.
Les Francs
trouvèrent close la porte de la Collégiale et ne
purent continuer à y faire la messe, dans le respect
des statuts du 16e siècle, ils décidèrent de venir
chaque été saluer ceux qui avant eux furent de
fiers arquebusiers
Depuis 1910, la
tombe du dernier défunt de l'année a toujours été
fleurie.
Ce n'était toutefois pas possible lorsque la tombe
se trouvait dans un autre endroit, et parfois un peu
frustrant lorsque plusieurs décès proches l'un de
l'autre survenaient.
Depuis le 425e anniversaire le 4 juillet 2004,
la compagnie a édifié un monument dédié aux
disparus au cimetière de Lorette.
C'est là que dorénavant une gerbe sera déposée
lors de la fête,
en hommage à ceux présents dans ce cimetière et
dans d'autres.
Lors d'un décès dans la gilde, le drapeau y est mis
en berne et lors d'un enterrement d'un membre,
c'est devant ce monument que se déroule l'ultime
adieu.
Le drapeau des arquebusiers flotte toute l'année
dans le cimetière en hommage à tous ceux qui depuis
des siècles ont marché dans les rangs de la
compagnie mais cette stèle est également un hommage
envers tous les combattants de la liberté
L'Empereur
Alain Woolf entouré des aides de camps André
Verjans à gauche et Paul Lambert à droite, à
côté de ce dernier,
Marc Poelmans, Conservateur du Musée, Capitaine
des Mousquetaires et auteur du monument.
La Compagnie redescend
ensuite vers son local en traversant la ville.
Son passage est émaillé de tirs à poudre noire, comme
le faisaient les arquebusiers d'autrefois.
Plusieurs airs célèbres sont exécutés dont Sambre et
Meuse, Alte Kammeraden,Colonel Bogey, ou la Marche
du 425e de Philippe Clerdent
Au moment où
elle arrive à hauteur de la Place Reine Astrid,
la Compagnie s'arrête.
Le Capitaine-commandant ordonne la marche au pas
cadencé, et après une marche solennelle
exécutée par les Tambours, commence
la Marche d'Offrande d'Etienne Nihant
Cette marche fut composée dans les années
soixante par ce musicien visétois qui commandait
autrefois l'harmonie des Francs Arquebusiers.
La Compagnie s'ébranle lentement et défile au
pas lent jusqu'à la salle de l'Alliance
Les Mousquetaires ont déjà quitté les rangs et
ont continué seuls leur marche.
Les sapeurs ne sont pas longs à les rejoindre,
Ils forment une haie d'honneur de chaque côté
de la route devant la salle et saluent toute la
Compagnie.
Les Mousquetaires sont prêts devant la salle
pour tirer les salves d'honneur
Ils présentent les armes au Corps des Tambours,
lesquels leur rendent le salut puis ils
préparent leur armes et saluent d'une décharge
les Officiers de l'Etat-Major du Général.
L'Escorte
prend place avec saint Martin
et au fur et à mesure de leur arrivée, les
Porte-drapeaux gagnent leur emplacement
Les mousquets sont immédiatement rechargés pour saluer
saint-Martin
Dès la rentrée à la salle débute la
séance académique
le Général-Président
Didier Kinet
dans son discours de bienvenue
Les nouveaux membres,
chacun tenant de la main le drapeau de saint Martin,
prêtent le serment de fidélité à la Compagnie
Les
distinctions sont ensuite remises aux membres les plus
fidèles La remise des décorations, dans l'Ordre de
saint Martin d'abord,
puis le cas échéant dans d'autres catégories.
Grand Croix de l'Ordre de St Martin remise en 2007 à
Martin Humblet, Nicolas
Kinet et Emile Kinet
Chevalier 25 années de
service
Officier 35 années de service
Commandeur
50 ans
de service
Grand
Officier 60 ans de service
Grand
Cordon pour 70
ans de service
L'Ordre de saint Martin de la
Compagnie Royale des Francs Arquebusiers de Visé
Les décorations de l'Ordre de saint Martin sont remises
selon l'ancienneté aux membres en règle de cotisation
et en fonction du nombre d'années qui ont été payées
qui attestent de l'appartenance à la gilde, coimme le
prévoyaient les statuts en 1579.
On ne peut toutefois donner un effet rétroactif.
Certains étant inscrits depuis leur naissance, à l'age
de 25 ans ils se voient remettre leur médaille de
Chevalier
Toutefois, la médaille de 10 ans est accordée aux
membres qui marchent effectivement depuis dix ans et qui
ont prêté serment à l'age adulte.
Cette Médaille de Fidélité ne fait pas partie de
l'Ordre de St Martin dont elle ne porte pas le ruban. Particularité de la compagnie; les dames sont
aussi décorées.
C'est le cas dans de très nombreuses compagnies, mais
pas dans les gildes de Visé sauf chez les Francs
-Arquebusiers
Les Jeunes Francs ont d'ailleurs depuis 2066 une
secrétaire dans leur comité.
Ces dames patronesses font partie intégrante de la gilde
même si elle ne défilent pas dans les cortèges.
A défaut d'une toutefois, Madame Saroléa,
qui fut cantinière dans la gilde à la fin du 19e
siècle et dont la sacoche était autrefois au musée des
Francs Arquebusiers (disparue lors d'un prêt à une
exposition dans les années 70 )
L'Ordre de
saint Martin
de la Compagnie Royale des Francs Arquebusiers de
Visé
et
les médailles de la gilde.
L'Ordre de saint
Martin
L'ordre de
saint Martin
est une distinction remise en fonction des
années de présence dans la compagnie,
pour autant que les cotisations, prévues dans
les statuts depuis 1579, aient été payées.
L'Ordre de Saint
Martin compte cinq classes.
Chevalier
de l'Ordre de St Martin pour 25 années de service
Officier
de l'Ordre de St Martin pour 35 années de service
Commandeur
de l'Ordre de St Martin
50 ans de service
Grand
Officier
de l'Ordre de St Martin
60 ans de service.
Grand Cordon
ou Grand Croix
de l'Ordre de St Martin pour 70 ans de service.
Les chants
de la compagnie et une dernière Brabançonne clôtureront la matinée
Les
Francs Harquibusis et le Chant du drapeau
Chal à Visé
vola quéquès anneyes
Vos nâris sûr rin polou trover dmîx
Qui lgrandeur dâme di cisse belle
kipagneie
Krotève so lnom dAnciens
Harquibusis
Mins di stimps là on fève dreut âx ideyes
On respectéve dé lvîlesse les chvets
gris
Cest pas ldisfince di ces bellès
pinseyes
Ksont ralloïs les Francs Harquibusis (bis)
Voyez cette
belle oriflamme
Trophée des Arquebusiers
A son aspect notre regard senflamme
Cest le drapeau de nos vieilles libertés
De nos aïeux remémorons la gloire
Ils nous convient à marcher sur leurs pas
En temps de paix, comme au jour du combat
Arquebusiers, il nous faut la victoire.
Honneur, cent fois honneur
À nos arquebusiers
Ils ont toujours mérité la palme et les lauriers,
Ils ont toujours mérité le palme et les lauriers.
Si des grigneux nos traitè dmâvàs rodjes
Suvans noss voye sin navu lpus
ptit rgret
Dispoye longtimps on nos knohe el porodje
Et nzestans firs dess des vix Visétwès.
Si on a minme volou non fé dè lpônne
Et dvins nos dreuts sayis di no mancî
Rilèvans ltiesse, mostrans qui dvins nos
vônnes
A co des sonc di Francs Harquibusis (Bis)
La
Brabançonne
O Belgique! O Mère chérie!
A toi nos curs, à toi nos bras
A toi notre sang, ô Patrie
Nous le jurons, tous, tu vivras
Tu vivras, toujours grande et belle
Et ton invincible unité
Aura pour devise immortelle
Le Roi, la Loi, la Liberté (Ter)
Vers
15H30, nouveau cortège, cette fois pour se rendre au
tir.
Les Francs
Arquebusiers y rivaliseront d'adresse pour tenter de
conquérir
le collier de Roy
si convoité et qui récompense le tireur qui aura
réussi à loger sa balle au centre de la cible.
Ce concours est toujours l'objet d'une joute amicale
et enjouée et il faut avoir porté une fois le
collier de Roy pour ressentir cet immense fierté
lorsqu'on descend la grand-rue le bouquet à la main
aux côtés de l'Empereur que l'on soit cadet,
soldat, aspirant ou officier
On peut signaler au passage la prouesse du Mousquetaire
Pol Van Hesbroeck,
certainement le meilleur tireur de ces 20 dernières
années et qui a remporté à plusieurs reprises le
collier de Roy, talonné par son capitaine Marc Poelmans
qui l'a remporté trois fois.
Le Général Kinet n'est
par ailleurs pas en reste ayant aussi remporté plusieurs
fois ce trophée.
Le Général Lottin
était aussi un tireur émérite
qui souvent lors des concours de tir bouleversa les
classements en remportant la première place
Le 7 juillet 2002 c'est
l'Empereur Alain Woolf
qui accrocha un second collier en tirant la balle la
mieux centrée de la journée
Ce collier se
compose d'une chaîne autour de laquelle un oiseau
est accroché.
Cet oiseau symbolise le Papegai,
oiseau de bois fiché sur une haute perche, le
paldiet, que les tireurs adroits essayaient autrefois
de faire tomber.
Autrefois,celui qui réussissait à obtenir le titre
de ROY trois années consécutives se voyait
proclamer EMPEREUR.
Vers 20 heures, dernier cortège de la journée, où
pour la première fois les dames sont présentes:
le GASSE DES DAMES (ou
Gast),
défilé par couples
où elles rivalisent de beauté au bras de leur
compagnon.
C'est le Roy du tir
qui mène le cortège qui se termine par un grand
cramignon en face du local, durant lequel est joué
l'air célèbre de l'opérette
"La Fille du Tambour-Major".
La soirée se poursuivra par un buffet
suivi d'un bal réservé aux membres et invités
En novembre,
le dimanche précédant la fête de St Martin (11
novembre),
une fête similaire à lieu,
Toutefois, la cérémonie au cimetière est
supprimée et le gast est remplacé par une retraite
aux flambeaux avec des lanternes vénitiennes pendant
laquelle St Martin est salué une dernière fois.
La
Compagnie Royale des Francs Arquebusiers a aujourd'hui
comme objectif:
1° De
perpétuer, par l'organisation de fêtes,
cérémonies et commémorations, ou tout autre moyen
approprié, les traditions ancestrales des Gildes,
Serments et Corporations, et Milices Citoyennes,
particulièrement de Visé et de l'ancienne
Principauté de Liège, et ce dans le respect des
statuts de l'ancienne gilde dans ce qu'ils ont encore
de conciliable avec la vie d'aujourd'hui
2° D'entretenir un devoir de mémoire et de
reconnaissance envers tous les glorieux ancêtres qui
ont marché dans ses rangs et envers ceux qui comme
elle ont participé à la défense des libertés,
ainsi que de perpétuer l'attachement à saint
Martin.
3° D'acquérir, de collectionner et de conserver,
notamment via son musée, dans un but historique,
archéologique, folklorique et artistique, tous les
objets et documents, et témoignages anciens ou
modernes, ayant trait, soit avec son origine ou son
histoire, soit avec son organisation.
De conserver et développer ce patrimoine et de le
faire partager par toute voie possible
3° De perpétuer, de perfectionner et d'encourager
la pratique du tir au fusil ou à la carabine
4° De stimuler et d'entretenir entre ses membres et
sympathisans l'esprit de paix, honneur,
confraternité et de confiance réciproques, de
tolérance, d'ouverture et d'esprit civique et
d'entraide, caractéristiques des membres des
anciennes Gildes.
D'autres animations
se déroulent également pendant l'année; concours
de tir, soupers, spectacles...
Les Francs Arquebusiers possèdent
également un petit musée où sont
rassemblés des armes d'hast et à feu, et du
matériel des sapeurs d'infanterie,
ainsi que quelques souvenirs d'une histoire longue de
plus de quatre siècles, dont malheureusement
beaucoup disparurent lors de la dévastation quasi
totale de la ville en 1914.